Aux premières lueurs du jour, les pioches résonnent dans la mine à ciel ouvert. Les mains écorchées grattent la terre, sculptent la roche. Les regards désabusés fixent le lointain à la recherche de meilleurs lendemains. Je scrute à travers mon objectif les corps harassés à force de creuser, la couleur-lumière de la poussière, les empreintes orange de latérite sur les peaux brunies et les muscles saillants, forgés dans le minerai. Ces hommes étonnés par le regard posé sur eux et sur leur ouvrage, indifférents aux édifices qui s’élèveront de ces pierres taillées pour bâtir l’Afrique contemporaine.