Le Mouhoun, ou Volta Noire, est l’un des plus grands fleuves du Burkina Faso et les rivages du fleuve concentrent la vie des populations alentours. Petit, je l’ai côtoyé en allant faire boire les bœufs, me baigner et pêcher. C’est sur ses rivages que j’ai commencé à construire mes rêves de voyage, je me sentais attiré par les reflets et les ombres de la vie quotidienne. J’ai donc choisi d’explorer le monde qui s’écoulait de Dédougou jusqu’à Nako : j’ai été fasciné par ces images qui apparaissaient et disparaissaient tout au long de la journée. Il s’agit pour moi de mettre en scène de manière onirique l’importance de ce fleuve dont l’histoire est construite de mythes et qui constitue une part de l’identité du Burkina Faso. Cette série s’inscrit dans une esthétique que je développe depuis quelques années : le reflet comme intermédiaire. Le sentiment de distanciation que procure cette approche indirecte me rapproche à la fois de l’intimité du sujet tout en incluant l’eau en que tant personnage à part entière.
